Yohan Bernard en pleine lumière
La plupart du temps, il agit dans l’ombre, derrière ses consoles qui lui permettent de mettre en lumière les artistes. Mais aujourd’hui, on braque les projecteurs sur lui et il nous parle de son métier.
Francos Reporters: Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir ingénieur lumière ?
Yohan Bernard: Je suis attiré par le milieu depuis tout petit. Tout le domaine du spectacle me passionne mais je n’ai pas vraiment eu de déclic. Ca s’est fait progressivement.
F.R. : Quel est votre parcours ?
Y.B. : au lycée, un BEP électro-technique pour ensuite déboucher sur un an de formation dans un théâtre à Rochefort. Après quelques stages, j’ai enchaîné par une formation bureau technique du spectacle.
F.R. : Avant de devenir ingénieur, avez-vous exercé d’autres fonctions ?
Y.B. : Oui, en tant que technicien. Plus précisément monteur. Je réglais les projecteurs, je déchargeais les camions. Et puis petit à petit, j’ai monté les échelons.
F.R. : Vous souvenez-vous de votre premier spectacle en tant qu’ingénieur lumière ?
Y.B. : Oui parfaitement bien! Ca c’est passé à la fois super bien et super mal. Je reprenais un spectacle de danse à la va vite et je n’avais pas les bons tops. J’avais quelques effets à envoyer mais je n’étais pas vraiment au point concernant certaines entrées en scène. Heureusement, cela n’a pas trop nui au spectacle et je n’ai eu aucun reproche.
F.R. : Comment prenez-vous en compte les exigences de certains artistes concernant l’adaptation de votre lumière durant les représentations ?
Y.B. : je privilégie vraiment l’échange, de manière à ne pas agir dans la contrainte. J’aime quand les artistes nous préviennent, par exemple quand certains ne veulent aucune fumée, ou souhaitent travailler différemment la lumière. Il y a énormément de dialogue avant la mise en scène.
F.R. : Avez-vous le souvenir d’un concert qui vous aurait laissé sans voix ?
Y.B. : Oui, celui d’Alain Bashung lors de son dernier passage aux Francos avant de décéder. C’était vraiment émouvant dans le sens où tout le monde voyait qu’il était malade. C’était quelque chose de très fort.
F.R. : Si vous étiez une lumière ?
Y.B. : (rires) Euh…. Un projecteur automatique, de sorte à ce que je puisse faire beaucoup de choses, être un objet polyvalent.
Louis et Raphaël
Photo : Cynthia et Marion