Patricia Teglia nous parle de son métier

Patricia Teglia©FannyPatricia Teglia, attachée de presse de Sophie Maurin et Maissiat, nous parle de son métier. Au programme, très peu de sommeil, de nombreuses heures de train, et quelques conseils pour les jeunes.

Francos Reporters : Vous êtes attachée de presse pour les Francofolies ?

Patricia Teglia : Pour les artistes programmés aux Francofolies, plus précisément.

Francos Reporters : En quoi consiste votre métier ?

Patricia Teglia : Je gère les relations entre les artistes et les médias. Pour les Francofolies, j’accompagne Sophie Maurin et Maissiat. Le reste de l’année, je travaille avec un artiste qui s’appelle Rover, et je m’occupe de la promo de sa tournée.

Francos Reporters : Comment ça se passe ? Y a-t-il des difficultés ? Qu’est-ce qui vous stimule ?

Patricia Teglia : Je pense faire un métier extraordinaire ! Déjà, il y a bien pire que de se lever tous les matins au bord de la mer. Même à 8h. Accompagner des artistes toute la journée pour leur présenter des gens, faire en sorte de développer leur talent… C’est vraiment super.

Francos Reporters : Y a-t-il des contraintes ?

Patricia Teglia : Comme dans tout métier. Pour ma part, je n’ai pas de problèmes de sommeil, et dans ce métier, c’est sans doute le plus important ! Sinon, il a aussi la concurrence indirecte qui règne entre les artistes, avec un combat à travers les médias. Si vous prenez Sud-Ouest par exemple, la page réservée aux Francos fait plus 2 pages que 25. Il faut donc faire en sorte que son artiste y figure, en donnant les bons arguments, aux bons moments. De plus, j’ai une grosse amplitude de travail. Le week-end dernier, j’ai appris au dernier moment que je devais me rendre de Quimper aux Eurockéennes de Bellfort. Douze heures de train… Mais c’était génial.

Francos Reporters : Comment vous propose-t-on vos artistes ?

Patricia Teglia : Via mon réseau, grâce aux médias de la région, au bouche-à-oreille… De plus, les gens savent que j’ai un style plus ou moins précis.

Francos Reporters : Vous devez donc vendre, en quelque sorte, votre artiste. N’arrive-t-il pas que dans ce but, vous arrangiez certaines choses pour qu’il plaise aux médias ?

Patricia Teglia : Pas du tout. Je connais très bien les artistes avec qui je travaille. Et ce sont eux qui ont le dernier mot. Il y a d’ailleurs des médias avec lesquels je refuse de travailler, et qui à mes yeux ne sont pas respectueux de l’artiste, qui en font un produit.

Francos Reporters : Pouvez-vous nous parler de votre récompense reçue à l’Académie Charles-Cros ?

Patricia Teglia : C’est un prix professionnel, très honorifique, dédié à ceux qui oeuvrent pour le développement des artistes. Pour ma part, j’étais très fière. J’ai été la première femme à le gagner. En outre, il est plus rare qu’une attachée de presse le remporte. Je dédie d’ailleurs ce prix à Max Amphoux, qui était un très grand éditeur indépendant.

Francos Reporters : Vous avez Twitter. En avez-vous une utilité professionnelle ?

Patricia Teglia : J’ai en effet un usage professionnel des réseaux sociaux : c’est un média complémentaire aux autres médias plus traditionnels. Pour ma part, ce sera un coup la balance de son de Sophie Maurin sur Facebook, un autre coup une photo prise du taxi pouce sur Twitter. Mais je l’utilise aussi beaucoup en veille. Pour le travail, et même les sites de cuisine, de mode…

Francos Reporters : Vous êtes d’origine italienne. Si vous deviez nous donner une recette ?

Patricia Teglia : Les tortellini de ma grand-mère. Que je ne me risque pas de refaire… Du coup, j’achète plutôt des Barilla, comme quand j’étais petite !

Francos Reporters : Votre coup de cœur au Chantier des Francos ?

Patricia Teglia : Emilie Yakich et Nathalie Dufrene. Ce sont elles mes coups de cœur. Sans elles, ça ne marcherait pas. Attendez, j’ai bien le droit à deux coups de cœur ? Allez, j’en prends même un troisième. Maryz Bessaguet, qui a toujours été un modèle pour moi. De plus, elle sait laisser leur chance aux jeunes. Elle ne fait pas de hiérarchisation dans la presse. Risqué, mais honorable.

Francos Reporters : À propos de jeunes, un conseil pour eux ?

Patricia Teglia : Il faut être beaucoup plus curieux. Les jeunes ont le monde sous les pouces, et certains ne le sont pas assez. Être respectueux des autres aussi. Si tu veux être respecté, il faut d’abord savoir respecter les autres. Encore un dernier : vivre pleinement ce qu’on fait. Il n’y aura peut-être pas de lendemain – ce n’est pas pessimiste – mais on ne sait pas. Et la seule chose dont on peut être certain, c’est que l’instant présent, on le vit vraiment. Pensez aussi aux certitudes, il ne faut jamais qu’elles s’installent définitivement.

Francos Reporters : Qu’avez-vous fait comme études pour en arriver là?

Patricia Teglia : Aucunes ! Et je suis arrivée dans ce métier par pur hasard, et je ne savais même pas que cela existait. J’avais commencé la fac de médecine dans le but d’être pédopsychiatre. Le seul lien entre mon désir premier et ce que je fais maintenant doit être cette envie de « guérir », d’aider ceux avec qui j’aurais pu travailler, et avec qui je travaille actuellement.

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Matthias
Photo : Fanny