Gaëtan Roussel, homme de rencontres
Gaëtan Roussel était au rendez-vous de notre interview version backstage (loge des artistes). Au menu, des questions sur son passé de groupe, sur son présent en solo et sur ce qu’on peut lui souhaiter pour l’avenir. Une rencontre chaleureuse et décontractée, comme il les aime, à seulement quelques heures de son concert sur la grande scène des Francofolies.
Francos Reporters : Tarmac, Louise Attaque, maintenant toi en ton propre nom. Tu sembles être en continuel mouvement. Qu’est-ce qui échauffe autant ta créativité ? Qu’est-ce qui la nourrit principalement ?
Gaëtan Roussel : Les rencontres ! J’aime bien travailler au contact des gens. En groupe ou en solo, être connecté, ça reste quelque chose que j’ai en moi. Par contre, raconter des choses ça peut-être variable. Mais personnellement, j’ai peu écrit de textes qui prennent par la main du premier au dernier mot en racontant une histoire. Je préfère les choses un peu impressionnistes et qu’il y ait de la place dans les chansons pour s’installer. J’aime bien l’idée que chacun appréhende un mot de façon différente.
F.R. : Justement, l’imagination, le fait d’avoir des idées. Est-ce que ça se travaille selon toi ?
G.R. : Ce qui se travaille c’est comment le restituer, savoir de quoi parler. Même si on parle souvent des même choses, il faut essayer de se rappeler comment on les avait traiter, et voir si on ne peut pas les aborder d’une autre manière. C’est là que ce fait le travail. Mais parfois, les idées arrivent sans qu’on s’en aperçoivent. Il y a là une intéressante part de mystère !
F.R. : Tu t’es aventuré à New-York pendant un bon moment. En adepte de la rencontre avec l’autre, de la découverte. Le choc des cultures n’a t-il pas été trop violent ?
GR : Non parce-que je maîtrisais un peu, j’y étais déjà allé et j’allais chercher le contact avec des gens là-bas. Certes, je ne les connaissais pas mais c’était le but de se retrouver un peu en porte-à-faux. J’en reviens aux rencontres, c’est cela que je suis allé chercher principalement.
F.R. : L’année dernière aux Francofolies, tu as revisité Play Blessures d’Alain Bashung. Peux tu nous parler de ta relation avec lui ? Qu’est-ce qui vous rapprochez ?
G.R. : C’est quelqu’un que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à ma manageuse. Au départ, on s’est vu sans but précis, juste le plaisir de la rencontre, et puis il s’est avéré que c’était une période où il recherchait des chansons pour faire un nouveau disque. Il m’a rappelé et m’a demandé de chercher des idées ensemble. On s’est vu, on s’est revu. J’ai beaucoup appris, j’étais à ce moment-là en pause avec Louis Attaque, et c’est ce qui m’a amené à penser à une carrière solo. C’est un moment charnière pour moi !
F.R. : Il y a un lien qui réunit les participants des Francofolies, c’est la francophonie. On a tendance à dire que la chanson française est dans le creux de la vague. Qu’en penses-tu ?
G.R. : Non je suis pas forcément d’accord. Il y a plein de bons artistes qui chante en français. J’ai l’impression qu’il y a des choses intéressantes, plein de choses qui arrivent, un certain renouveau. Je sais pas si c’est un creux, il y a eu un moment donné où l’anglais était plus présent, il y a des périodes comme ça.
F.R. : Ta musique tu la vois plutôt évolutive, polyvalente, électrique ou aventureuse ?
G.R. : j’arriverais pas à la qualifier. Mais je peux décrire ce que je fais. J’espère qu’elle est polyvalente dans le sens où je veux ne pas faire toujours la même chose. Ce que je faisais avec Louis Attaque n’a par exemple rien à voir avec ce que je fais maintenant.
F.R. : Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter pour l’avenir ?
G.R. : De continuer à rencontrer des gens, à faire mon métier correctement.
FR : Si tu étais :
- un animal
- Quelqu’un d’autre
GR : Un animal, Un chien et quelqu’un d’autre, David Bowie.
Texte : Lena et Raphaël
Photo : Margot