Fauve, la musique comme psychothérapie
Fauve est le résultat d’un inconditionnel besoin d’évacuer, de dire ce qui ne va pas, ce qui fait mal, pour se soigner : « dans Fauve on parle des choses qui nous préoccupent ». Lors de cette table ronde en présence de trois des membres du collectif dont le chanteur, on saisit un peu mieux la démarche dans laquelle ils s’inscrivent.
Celle-ci étant personnelle, finalement presque égoïste. Ils le font pour eux, et si ça plait tant mieux : « Fauve c’est quelque chose qui s’adresse à nous-même, beaucoup. C’est pas une parole qu’on essaie de projeter quelque part. »
« Fauve c’est notre journal intime, notre soupape ».
Une démarche centrée sur eux-mêmes donc, Fauve c’est une création musicale en conséquence de leurs propres expériences. C’est une thérapie qu’ils font sortir des quatre murs du cabinet d’un thérapeute : « Fauve c’est un besoin qui ne concerne pas vraiment les gens autour ». Alors, pourquoi avoir souhaité nous le faire partager ?
Egalité comme maître mot
Que de paradoxes : garder un anonymat pour rester proche des gens; mais comment nous sentir proche d’eux s’ils ne s’offrent pas à notre regard ? Sur ce choix d’anonymat d’ailleurs, ils mettent d’autres raisons plus convaincantes comme le souhait de vouloir garder tous les membres du collectif sur un même pied d’égalité, comme une forme de respect pour leur travail qui est moins visible.
Bien parler de l’humain
Tout de même, ils se disent « flattés » de l’engouement général (ou presque) pour leur production musicale : « On a fait les choses pour nous, et il s’est trouvé que ça a résonné chez un grand nombre de personnes ».
Eux, ce qu’ils veulent c’est « être des gens bien ». Ils ont l’air de l’être en tout cas. Leurs chansons parlent délicieusement bien de l’humain. Juste, on espère qu’à un moment donné, ils s’ouvrent plus à cet humain, et s’aventurent d’avantage en dehors de leur rassurant collectif. Et justement faire une grande scène comme celle des Francofolies, ne serait ce pas un moyen de se rapprocher de nous ?
Texte : Lena