This is Disiz
Rencontre avec Disiz, un peu plus d’une heure avant son concert à saint Jean D’Acre. Il répond a nos questions en toute simplicité et avec l’authenticité qui fait sa marque.
Francos Reporters : Si vous étiez un fruit de mer ?
Disiz : Oh, je déteste les fruits de mer ! (rires). Pour moi les crevettes sont comme des cafards dans l’eau. Je préférerais être un corail.
Francos Reporters : Une époque à laquelle vous aimeriez vivre ?
Disiz : Au XIIème siècle, parce qu’il y avait un auteur, qui s’apellait Al-Ghazâlî, que j’aime beaucoup. Ou à l’époque de La Rochefoucauld au XVIIIème.
Francos Reporters : Avez vous une devise ?
Disiz : Oui : « Croire en tout ou ne croire en rien sont deux dispositifs bien utiles qui dispensent de réfléchir ». Ca veut dire qu’être totalement crédule ne donne pas besoin de réfléchir. Ne croire en rien, c’est pareil, pas besoin de réfléchir, donc j’essaie de gamberger tout le temps. C’est une phrase de Raymond Poincaré.
Francos Reporters : Pouvez-vous définir les Francos en quelques mots ?
Disiz : Je dirais que c’est.. famillial, estival et musical.
Francos Reporters : Quel personnage de pièce de théâtre auriez-vous aimé être ?
Disiz : Figurez-vous qu’en ce moment, je joue Othello de Shakespeare et ça me va très bien ! Ou sinon Roméo…
Francos Reporters : Qu’est-ce qui vous inspire ?
Disiz : Beaucoup de littérature, pas mal de spiritualité. Mon parcours aussi, c’est à dire là ou j’ai grandi, le milieu d’où je viens. Et puis le cinéma et les rencontres.
Francos Reporters : Comment avez-vous été repéré par Joey Starr ?
Disiz : J’ai fait un vinyle qui s’appelait « Ce que les gens veulent entendre, Bête de bombe 1 ». Joey Starr a kiffé ce titre là et l’a passé en boucle dans son émission de radio qui s’appelait Skyblue SS.
Francos Reporters : Pourquoi avez vous signé avec plusieurs noms tout au long de votre carrière ?
Disiz : J’ai connu le succès vers 18 ans. A ce moment-là on se construit encore. Après « Je pète les plombs » j’ai été mis dans le registre de rappeur marrant alors que je ne faisait pas que ça. Donc de projet en projet, j’ai essayé de rectifier le tir tout en gardant le nom de Disiz.
Francos Reporters : Pourquoi Disiz ?
Disiz : Parce que ça vient de l’anglais « This is » et j’ai choisi de l’écrire phonétiquement, c’était mon nom de tageur.
Francos Reporters : Quelle carrière auriez-vous aimé faire si vous n’aviez pas fait de rap ?
Disiz : J’aurais aimé être boxeur, de boxe anglaise, un sport que j’aime beaucoup
Francos Reporters : Qu’est-ce que votre carrière à changer en vous ?
Disiz : Wah, il me faudrait une dissert pour expliquer ça ! Je ne suis pas carriériste, j’ai du mal a me projeter. C’est pour ça que j’ai fait des erreurs. Cela m’a handicapé pendant un moment, vu que je ne suis pas dans le calcul, mais ça m’a aussi apporté une image d’artiste intègre, fidèle à lji-même. C’est pour ça que je suis toujours en vie artistiquement. Peut-être que si j’avais fait d’autre choix, j’aurais vendu beaucoup plus de disques. Mais du jour au lendemain, on aurait plus entendu parler de moi.
Francos Reporters : Quels ont été les moments clé de votre carrière ?
Disiz : En premier, c’est quand j’ai mis mon argent dans les studios plutôt que dans des baskets. Ensuite, c’est lorsque j’ai arrêté l’école pour me consacrer à la musique. Mais je ne suis pas resté chez moi. J’ai bossé à MacDo, en interim … pour me payer mes maquettes. Après, c’est quand j’ai produit mon disque tout seul, alors que j’aurais pu le signer en maison de disque. A chaque fois que je me suis dit « je vais prendre le risque de perdre », c’est toujours ça qui m’a permis de rester en vie artistiquement.
Francos Reporters : Quel est le fil rouge dans chacune de vos chansons ?
Disiz : Le fil rouge dans mes chansons, même les plus légères, c’est qu’il y a toujours un second dégré et une subtilité. Et si on sait l’entendre, il y a toujours une dénonciation. Quand on prend des titres légers comme « Ultra beau gosse », il y a une dénonciation du fait que dans notre époque, on se base plus sur ce qu’on a plutôt que ce qu’on est.
Francos Reporters : Qu’est-ce qui vous fait « péter les plombs »?
Disiz : C’est le cynisme de notre époque ainsi que l’élitisme.
Francos Reporters : Ça fait quoi de se retrouver devant la caméra, en l’occurrence dans le film « Dans tes rêves » ?
Disiz : Faire du cinéma, c’était pour moi un rêve d’enfant, et avoir le premier rôle dans un film est extraordinaire !
Francos Reporters : Un mot pour la fin ?
Disiz : Non, j’aime pas trop ça : pour moi il n’y a pas de fin, la fin c’est quand on meurt.