Cascadeur

Cascadeur tombe le masque !

Cascadeur vient à nous en tant qu’Alexandre, son vrai prénom. D’artiste du Chantier des Francos en 2011, une belle expérience pour lui, il est devenu pour l’occasion intervenant. Son rôle : apporter son regard aux artistes de l’édition 2013.

Cascadeur © Thomas

Francos-Reporters : Pourquoi ce masque ?

Cascadeur :  Dans mon parcours, j’ai cette particularité d’avoir toujours masqué mes projets. Je refusais la scène, alors que j’en faisais avec mes amis dans d’autres projets. En fait, la musique ne m’a jamais attiré pour passer à la télé. C’est pas du tout du mépris mais à la télé je trouve qu’il faut tout dire vite. Comment développer des idées si tu dois sans arrêt faire du « fast-food »? En musique c’est aussi ce qui m’effrayait un peu, et je me suis demandé s’il fallait que j’abandonne parce que je ne voulais pas passer par les systèmes de diffusion.


Francos-Reporters : Comment définiriez-vous votre expérience au Chantier des Francos?

Cascadeur : Enrichissante, et c’est pour moi émouvant de revenir. En 2011, ça a été un peu l’amorce d’une évolution dans mon parcours. Il y a eu une une sorte d’accélération dans mon aventure personnelle à partir du moment où je suis arrivé ici.

Francos-Reporters : Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux artistes du Chantier?

Cascadeur : C’est délicat, chaque parcours est tellement particulier. Je n’ai pas fait  17 000 albums ! Je suis aussi un peu débutant quelque part. Ce que je leur dirai c’est d’essayer de garder leur ligne artistique. Je pense que ce que l’on fait part souvent de l’enfance. Donc je crois que si on fait de la musique, c’est déjà par fidélité à une passion, à quelque chose qui nous anime. Si je me fie à mon expérience, j’aurais tendance à dire : « Attention si vous voulez faire de la musique, faites-en avant d’être musicien professionnel ! » (rires).

Francos-Reporters : Trouvez-vous plus naturel de vous exprimer en anglais?

Cascadeur : Dans mon parcours, il y a eu plusieurs projets. Cascadeur, c’était un point d’arrivée. J’ai fait pas mal de projets en français, en anglais, mais c’est vrai que j’ai plus d’affinité avec la culture anglo-saxonne dans mes goûts musicaux.

Francos-Reporters : Dans quel état d’esprit souhaiteriez-vous que le public se trouve après avoir écouté votre musique?

Cascadeur : J’ai plus un répertoire lié aux larmes mais j’aime rire. Cascadeur c’est pour moi être à la limite entre ces deux sentiments. Rester uniquement dans les larmes aurait été intenable, parce qu’en tournée, on est dans la répétition. C’est comme demander à un joueur de tennis de faire sans arrêt des amortis. Moi je préfère varier mon jeu. Donc dans ma petite panoplie, il y a aussi le rire qui intervient.

Francos-Reporters : Quels projets musicaux ou autres avez-vous actuellement en tête?

Cascadeur : Sortir d’une forme de solitude. Pour moi la musique est un dialogue. J’ai été un tennisman qui a fait du mur pendant plusieurs années. Quand j’y pense maintenant, je ne sais pas si je le referai. Au bout d’un moment, tu as envie de varier, de faire du double mixte.

Francos-Reporters : Si vous étiez une de vos chansons laquelle seriez-vous et pourquoi?

Cascadeur : Je serai une chanson pas encore écrite, comme ça, ça me laisse le loisir de l’écrire. Cela dit, j’étais assez content que« Walker » soit choisi comme extrait du premier album parce que ce n’est pas le morceau le plus évident. C’est un morceau quand même assez chargé et ça m’a fait plaisir de me dire « Tiens il y a comme une réunion autour d’un morceau qui n’est pas facile ». Il a été important pour moi dans ce sens là. Ce morceau là me touche quand je le joue, il me rappelle des circonstances qui ont fait que j’ai pu l’écrire. Cette chanson parle d’un accident de la vie qui fait que l’on n’est à l’abri de rien. On peut tous devenir serial killer. C’était un peu ma vie finalement.

Quelques questions en forme de portrait chinois :

Francos-Reporters : Si vous étiez un type d’art?

Cascadeur : Le vitrail. Je trouve ça fascinant ce jeu avec la lumière, la transparence. Ça traverse le temps, il y a une part de mystère, et en même temps c’est un mystère qui nous éclaire. Ou l’art de la feinte, l’art du dribble. C’est ce que j’aime bien dans le sport : inventer des figures.

Francos-Reporters : Si vous étiez une figurine, seriez-vous toujours votre figurine de motard?

Cascadeur : C’est vrai qu’elle est touchante, mais il y a plein d’espaces qui me plaisent. La figurine effectivement est sur une moto, mais ce qui me plaisait c’était le tremplin ancré au sol et qui te permet d’aller en l’air, de visiter les éléments.

Francos-Reporters : Si vous étiez un super-héros?

Cascadeur : François Hollande (rires)! La normalité c’est un drôle de concept mais je me méfie beaucoup de l’héroïsme avec les figures que l’on nous surprésente. Il y a plein de gens qui font des trucs incroyables dont on ne parle jamais, c’est ça qui est touchant. Je me méfie beaucoup des super-héros, c’est pour ça que j’ai voulu créer une sorte de super-héros de pacotille.

Francos-Reporters : Quel serait votre devise?

Cascadeur : Deviens toi-même ! Car on ne nous laisse pas forcément le temps d’aimer d’autres choses que ce que l’on nous propose. Je vous souhaite d’aller vers ce qui vous anime vraiment !

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Karolyn & Laetitia
Photo : Thomas