Asaf Avidan revient aux Francos, version intime
Asaf Avidan est l’exception de ce festival. Seul étranger anglophone au programme de la Grande Scène, il savoure cette rare opportunité. De quoi le pousser à surprendre le public avec son nouveau tour de chant, plus intimiste. Rencontre dans les loges, in english please !
Francos Reporters : vous êtes le seul artiste étranger dans cette édition. Vous êtes une sorte de privilégié, qu’est-ce que cela vous fait ?
Asaf Avidan : je suis honoré. Réellement, je sais ce que les Francofolies représentent, et je sais ce qu’elles signifient pour le public français. Je sais combien la langue français est importante. J’ai commencé une relation avec le public français il y a 4 ans et c’est presque comme une relation de couple. Nous avons consommé notre amour et c’est devenu cette relation à long terme. Avec l’album Differents Pulses, c’est devenu sérieux. Et là, c’est une nouvelle étape dans cet union. Je trouve ça magnifique. Je vais essayer de surprendre le public pendant le festival !
F.R. : vraiment ?
A. A.: Oui je vais vraiment essayer. Ce sera peut-être pathétique mais je vais faire de mon mieux.
F.R. : votre retour sur les planches se fait seul et en acoustique. Est-ce que ce concert sera différent de votre dernier passage aux Francofolies ?
A. A.: l’année dernière j’ai fait beaucoup de concerts. Il y avait six musiciens sur scène, et une grosse production derrière ces spectacles. On partage la scène, c’est super, mais j’ai commencé à voir que c’était plus du divertissement que de l’art. Quand j’ai commencé à faire la musique, c’était pour m’exprimer et m’expliquer. Je pense que cette tournée, Back to Basics, est un retour sur moi-même et j’espère pour le public que des chansons basiques, telles qu’elles sont, peuvent les satisfaire.
F.R. : vos chansons ont été reprises un certain nombre de fois par des Dj comme Joris Delacroix et Wankelmut. Est-ce ennuyant de se faire connaître par ces morceaux remixés ou trouvez-vous cela flatteur ?
A. A.: c’est assez ennuyant. Honnêtement, le remix de Wankelmut, ça a fait du bien à ma carrière mais si je pouvais réécrire l’histoire, j’aimerais que plus de gens connaissent ma musique grâce à mes morceaux originaux, pas celle d’un autre. Mais tant que les gens finissent par aboutir à ma musique, ça va.
F.R. : On connait la situation très difficile en Israël, d’où vous venez. Cela vous inspire-t-il pour votre musique ? Voulez-vous dénoncer cette violence ou vous ne préférez pas vous prononcer la dessus ?
A. A.: ce qui se passe dans mon pays, et son passé, j’en suis imprégné. Mais quand on regarde l’histoire et qu’on prend du recul, quelque chose que malheureusement, trop peu de gens font, on réalise que ce ne sont que des pitoyables et futiles différences. On est tous des êtres humains ! Je pense que ces croyances nationales, religieuses, ou raciales, sont toutes une réponse à quelque chose et apportent de la mortalité pour les humains. Tout le monde essaie de s’accrocher à quelque chose et de rendre sa vie digne d’intérêt. Toutes ces raisons sont conflictuelles. Ce sur quoi je chante au final, c’est sur la mort, l’espoir, la vie, l’amour. Ce sont des questions universelles qu’on ne se pose pas assez.
F.R. : quelle est la dernière chose que vous faîtes avant de rentrer sur scène ?
A. A.: je me détend ! Une heure avant un concert, je m’habille, j’échauffe ma voix, je m’étire je bois du whisky. Normalement, avec mon groupe on se rassemble mais là je suis tout seul donc je vais juste boire du whisky et aller sur scène (rires).
F.R. : il y a une autre artiste israëlienne aux Francofolies cette année, elle s’appelle Lior Shoov. Vous la connaissez ?
A.A. : Really ? I didn’t know. I missed it !
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