Constance Amiot : « une pop folk songeuse et voyageuse ».

crédit Frank LoriouAfrique, Etats-Unis, France… Constance Amiot est une voyageuse. Cette passion se retrouve dans chacune de ses chansons. Toujours accompagnée de sa guitare, elle revient avec son nouvel album, 12ème parallèle. Rencontre avec l’artiste de passage au Chantier.

Franco Reporters : vous avez vécu en Côte d’Ivoire, au Cameroun, aux USA, en France… Ces voyages ont-ils forgé votre culture musicale?

Constance Amiot : j’ai eu la chance de grandir dans un melting pot de cultures et d’écouter tous styles de musique, pop, folk, flamenco, jazz, world… Ces voyages et ces environnements ont sculpté ma culture musicale.

 

F.R. : votre dernier album, 12ème Parallèle, vient de sortir. Comment le définiriez-vous ?

C.A. : une pop folk songeuse et voyageuse avec des souvenirs en cavales et des variations de température. Le 12ème parallèle est une ligne imaginaire qui invite au voyage à travers 12 chansons. On traverse des lieux très urbains comme Montparnasse ou Manhattan et puis l’on se retrouve dans des grands espaces en mouvements dans l’Etat du Maryland. On peut se déplacer facilement dans un lieu avec une chanson. J’aime beaucoup cette sensation de liberté et de mouvement que la musique véhicule.

 

F.R. : vous avez déjà une belle carrière. En quoi le Chantier des Francos vous aide-t-il professionnellement?

C.A. : le Chantier des Francos me permet de mener à bien le développement de mon projet dans un environnement artistique et technique optimal. Avec cette résidence, nous avons pu travailler à la création et à la mise en œuvre d’un nouveau spectacle autour de la sortie de l’album. Répétitions, mise en scène, coaching, travail de son et de lumières… Le Chantier m’aide à préparer et conduire mon projet artistique dans un cadre idéal, en vue de rencontres futures avec le public.

 

F.R. : votre guitare, c’est un peu votre 2ème voix ?

C.A. : effectivement ! C’est aussi un instrument nomade que j’emporte partout avec moi, une sorte de compagnon de route. Je n’imagine pas une journée sans ma guitare.

 

F.R. : avec cette relation voix/guitare, on vous compare souvent à Carla Bruni ou encore Charlotte Gainsbourg. C’est un compliment ou ça vous énerve ?
C.A. : s’il y a bien une chose que j’aimerais retirer dans ce métier, ce sont les étiquettes. Ce besoin de mettre les artistes voix/guitare dans des catégories. Lorsque je prends ma guitare, je vois arriver plein d’artistes que j’ai pu écouter, il faut élargir !

 

F.R. : votre parcours, votre vie, vous a donné une culture aussi bien anglophone que francophone. Qu’est-ce qui détermine votre choix de chanter telle chanson en anglais et telle autre en français?
C.A. : j’aime utiliser les langues comme des instruments. Chaque langue à sa palette de sonorités bien différentes. L’écriture permet de traduire une sensation et de saisir une émotion avant de la laisser filer. J’essaie de trouver la langue qui habillera le mieux la chanson tout en restant fidèle à l’émotion du départ.

 

F.R. : pour cet album, vous avez collaboré avec de nombreuses personnes: Julien Gaulier (du groupe Hey Hey My My), JP Nataf (des Innocents, aux Francos le 12 juillet), Colin Russeil (percusionniste de Gaëtan Roussel), Jerôme Attal… Pourquoi autant d’artistes et pourquoi eux?

C.A. : un album est une véritable terre d’accueil pour faire cohabiter des rencontres. C’est un lieu d’échange et de partage. La réalisation de Julien Gaulier m’a permis de m’éloigner un petit peu des rivages folks pour aller vers une pop plus énergique et plus électrique. C’est aussi lui qui m’a conseillé de travailler avec Collin Russeil, un musicien hors pair. JP Nataf est pour moi l’un des plus beaux songwriters de la scène française actuelle. Je suis ravie d’avoir partagé un duo avec lui. Jerome Attal a une élégance et une grâce dans l’écriture qui en donne le vertige… Cet album est en quelque sorte le résultat de toutes les différentes rencontres que j’ai pu faire ces dernières années.

 

F.R : à propos des Innocents : les avez-vous écouté plus jeune ? Irez-vous les voir aux Francos ?

C.A. : c’est un groupe que j’ai découvert tardivement car je n’habitais pas en France à ce moment là. Je me fais une joie d’aller les voir sur scène.

 

F.R. : est-ce que vous vous imaginez vieillir en chanson?

C.A. : vieillir et écrire des chansons qui valent la peine d’être vécues !

 

Texte : Laura

Photo : Frank Loriou