Mariscal : « Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirais d’où ça vient !»

MariscalAuteur, compositeur et interprète, Mariscal est cette année l’artiste associé aux Francos Educ. Il intervient auprès d’enfants et de jeunes pour partager sa passion : la musique. Lors d’ateliers, il discute, échange et se plait à leur montrer comment la musique d’hier construit celle d’aujourd’hui. Rencontre.

Francos Reporters : cette année, vous êtes l’artiste associé aux Francos Educ. En quoi consiste ce rôle ?
Mariscal : avant tout faire de l’action culturelle. Je pars à la rencontre de scolaires, je travailler avec eux sur l’histoire de la chanson, notamment comment aujourd’hui est arrivé avec hier.  «Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirais d’où ça vient». Je leur parle de tout cela en partant d’eux. Le but c’est de se rencontrer. C’est pratiquer, discuter et échanger. On parle de «qu’est-ce que c’est être connu» et je leur apprends qu’il n’y a pas qu’Indila et M. Pokora par exemple.

F.R. : vous intervenez auprès d’enfants dans le cadre de Ma Classe Chanson. Quel type d’ateliers leur proposez-vous et quel est le but de ce projet ?
Mariscal : pour les primaires, on fait de la découverte, de l’écoute, du visionnage. Puis on construit une frise de la chronologie musicale.
Pour les collégiens, on travaille sur des chansons que j’écris, avec le son de l’orchestre, des partitions… Je leur apprends comment se tenir sur scène et que faire avec son corps. Avec les lycéens, on fait plus du spectacle de rue. Du chant, de la comédie. L’élève s’ouvre en fait.

F.R. : comment en êtes-vous venu à faire ce type de projet ?
Mariscal : plein de projets m’ont amené à faire celui-ci. J’ai commencé par travailler avec des compagnies de théâtre et de danse, là où l’action culturelle est très présente. Mon premier projet s’est passé à la scène nationale de Marseille avec des adultes amateurs pour faire le choeur d’un spectacle. J’ai aussi monté un spectacle avec les jeunes détenus de la prison de Bois d’Arcy. Ca reste à la fois une expérience difficile et bon souvenir.
Tout ça me plaît. Je trouve ça chouette de voir les gens se transformer. Voir si ça éveille du désir… ou pas.

F.R. : comment vous adaptez-vous aux enfants ?
Mariscal : déjà je ne commence pas avant 8 ans, car la notion de temps est compliquée. Pour les primaires, je pars d’eux, de leurs goûts musicaux, de ceux de leurs parents. On garde les grandes figures, comme Piaf et toute la variété des années 60 et 70 tels  Johnny Hallyday et Claude François. Et autour de ça, tu rayonnes. On est obligé aussi de parler de rap. Et si tu parles de rap, tu parles de Gainsbourg mais aussi de Gilbert Becaud, France Gall, Michel Berger… Par exemple le RnB, c’est la soul des années 60, et là tout de suite tu pars sur Claude François. Avec les plus grands, on complexifie avec l’électronique, les médias… On fouille sur Internet.

F.R. : y a-t-il des difficultés à travailler avec des enfants ?
Mariscal : le problème, c’est parfois la discipline. Ça peut être compliqué. Il y a aussi des différences de culture. C’est quelquefois difficile de communiquer.

F.R. : en tant qu’artiste associé aux Francos Educ, vous bénéficiez d’un temps de résidence au Chantier des Francos. Sur quoi travaillez-vous ?
Mariscal : un projet jeune public, tout public que j’ai commencé à débroussailler cette année. Mes chansons étaient en semi-standby, parce que ça fait des années que j’attends après des producteurs. Mais comme j’avais d’autres projets, je n’ai pas travaillé plus que ça. Comme ça j’ai réfléchi à d’autres choses. Et là je recommence à me dire «Qu’est-ce qu’on fait ? ».

F.R. : avez-vous d’autres projets éducatifs en vue, ou que vous aimeriez réaliser?
Mariscal : j’aimerais me trouver une autre classe orchestre, comme celle avec qui j’ai travaillé ici, et monter un concert réarrangé avec elle. Ou sinon avoir un lieu que je dirigerais. Un lieu de création pour pros et amateurs. Qu’ils puissent être entourés pour bosser. Un lieu de diffusion mais pas que ! Ca, j’aimerais bien ! Pourquoi pas en banlieue dans le 94, ou pourquoi pas ailleurs, à La Rochelle ?

Laura
Photos : Alice