La belle musique n’a pas d’âge

 

 

Aldebert © Justine

Aldebert © Justine

Sourire communicatif et rassurant, regard vif et curieux à travers des lunettes de soleil. Aldebert nous fait voyager par différents styles musicaux et des mondes fantastiques. Dans cette excursion, tout est possible: même acheter un dragon à Jardiland et devenir une Super-Mamie !

Francos Reporters : c’est la premiére fois qu’on remplit une si grande salle pour les Francos Juniors, vous attendiez-vous à tant de succès ?
Aldebert : Pas vraiment, parce qu’Enfantillages 2 est un projet qui s’est installé avec le public, mais qui a démarré assez timidement. À l’époque d’Enfantillages 1 en 2007, les programmateurs des salles étaient un peu flippés. C’est parce que ça parle aux enfants et aux parents que ça marche. Mon intention est de proposer une chanson qui parle au public, et qui ne soit pas niaise, ni enfantilisante dans les texte et dans la musique ; un peu espiègle, un peu rock.
F.R. : quelle est la grande différence entre chanson pour enfants et chanson pour adultes ?
Aldebert : Dans la chanson pour enfants, il y a plus de liberté, en tout cas moi dans l’écriture je ressens ça. Tu as une énergie particulière et beaucoup d’imaginaire quand tu es gamin ; c’est quelque chose qu’on déserte un peu quand on devient adulte. Quand tu regardes des gamins qui jouent, tu vois qu’ils se font tout de suite des petits scènarios: « on joue à la dinette, moi je fais un gâteau », alors qu’il y a rien ! C’est ça que j’adore.

F.R. : vous avez utilisé beaucoup de genres différents dans vos chansons. Est-ce que vous pensez faire une chanson de rap pour enfants, un jour ?
Aldebert : À fond ! J’ai approché un peu le style avec la chanson qui s’appelle Soucoupe volante, qui est plus slam que pur hip hop, ou une chanson qui s’appelle Du gros son. C’est encore un espace de liberté de pouvoir passer du rap au hip hop, ou même de faire des chansons du monde.

F.R. : Vous êtes un grand fan du métal ! À quelle âge avez-vous découvert ce genre ?
Aldebert : à 17 ans, j’ai commencé à faire de la guitare. Et à l’adolescence tu as souvent envie de faire un truc extrême: soit tu deviens gothique, soit tu fais de l’hip hop hardcore… Tu as une espèce de colère, tu es pas bien dans ta peau. Tu veux exprimer ça, de façon véstimentaire… De plusieurs façons, en fait. Moi je suis parti dans le Métal et j’ai adoré ce truc-là. J’aime toujours d’ailleurs, j’ai participé au Metal Fest dernièrement. En tant que spectateur, pour le coup! J’ai fait les trois jours, j’adore ça! Ça me donne de l’énergie… Et ça m’aides avec Enfantillages, bizarrement. Si on assiste au spectacle, on voit que c’est assez rock. Mais je ne fais pas que bouger, car j’aime bien proposer aussi des chansons plus douces et plus nostalgiques.

F.R. : les « Paradis disponibles », on peut les trouver aussi dans les chansons . En ce moment, quelle est la chanson qui vous aide à trouver le paradis dans les moments difficiles ?
Aldebert :
il y a une chanson de Sia, qui s’appelle Chandelier. J’ai vu le clip sur le web. J’ai acheté le morceau tout de suite, parce que cette nana a un truc vachement fort. Il m’accompagne depuis un moment. Je l’ai peut-être écouté cent fois déjà, mais ça me fait toujours un effet dingue.

F.R. : La première histoire que tu as mis en chanson ?
Aldebert : il s’agissait d’une chanson qui s’appelait Plateau Télé. J’ai commencé à jouer dans les cafés en 2000, et c’était une chanson contre la télé. Le soir tu deviens complètement passif, assis devant ta téloche, surtout la télé-réalité… On en voit beaucoup maintenant ! A l’époque, il y avait un truc qui s’appelait Le loft.

F.R. : comment étiez-vous, quand vous aviez vraiment 10 ans ?
Aldebert : Alors… Quand on a 10 ans, on est déjà en CM2. Je faisais l’école buissonnière! J’étais un peu comme maintenant, j’aimais toucher un peu à tout. Je faisais plein de sports différents, des bandes dessinées… J’adorais construire des cabanes dans les arbres! Mes musiciens me disent qu’aujourd’hui je suis toujours comme ça!

F.R. : quelle est la berceuse qui a signé votre enfance ?
Aldebert : une chanson qui s’appelle Les grenouilles de Steve Warring. Quand j’étais gamin, on avait des disques à 33 tours. J’avais deux CD: le sien et celui d’Anne Sylvestre. La chanson des grenouilles est géniale, allez l’écouter sur You Tube! C’est l’histoire d’un gamin qui se promène dans des marécages. Il se pose et il écoute les grenouilles; il imite toutes les espèces de grenouilles en fait. Il regarde les étoiles, et il commence à entendre des phrases dans leurs sons; c’est même un peu inquiétant !

F.R. : que serait votre vie, si vous étiez devenu une Super Mamie ?
Aldebert : Je sais pas… Je me vois pas du tout en mamie! Bon, quand t’es Super-Mamie tu peux pas mourir, j’aime bien ce pouvoir. Je n’aime pas l’idée d’être malade ou d’être mort. Je sais pas, peut-être que j’aurais sauvé le terre. Je sais pas ce que fait Super-Mamie, mais elle a plein de pouvoirs ! Et elle est assez pôte avec les dragons.

F.R. : si vous étiez une bande dessinée ?
Aldebert : il y a une bd que j’aimais bien quand j’avais 15 ans et qui était assez sociale en fait, qui s’appelait Germain et nous. C’était peut-être plus pour des gens de 20 ans. Je lisais aussi tout ce que je pouvais, il y avait moins de bandes dessinées que maintenant. Aujourd’hui j’en consomme beaucoup, j’en achéte tout le temps! En particulier des histoires de héros du quotidien, comme Le combat ordinaire de Larcenet, par exemple.

F.R. : Est-ce que dans la chanson La maison monde il y a un côté auto-biographique ?
Aldebert : Pas vraiment. En fait je voulais juste parler d’ouverture culturelle à travers un enfant qui avait pas la chance de partir en voyage comme plein, plein de monde. J’aimais bien l’idée de HLM de Renaud de faire une chanson qui se divise par étages.

Clémentine et Gaëlle
Photo: Justine