Francos Reporters » Jean-Louis Foulquier http://francosreporters.larochelle.fr Fri, 08 Sep 2017 15:41:24 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.9.2 Les premières heures des Francos avec Danièle Molko http://francosreporters.larochelle.fr/daniele-molko/ http://francosreporters.larochelle.fr/daniele-molko/#comments Mon, 21 Jul 2014 07:07:18 +0000 http://francosreporters.larochelle.fr/?p=3825

Danièle Molko

Danièle Molko, co-fondatrice des Francofolies revient sur les premières heures du festival et de son succès grandissant. Elle livre notamment aux Francos Reporters ses premières appréhensions, ses premiers projets fous, le travail mené auprès de Jean-Louis Foulquier, tout en se réjouissant de voir ce qu’est devenu aujourd’hui ce festival toujours autant apprécié !

 

Francos Reporters : Deux mots pour vous présenter ?

Danielle Molko : Danièle Molko, je suis éditeur et productrice de musique. Avec Jean-Louis Foulquier, j’étais co-fondatrice du festival des Francofolies de La Rochelle.

 

F.R. : Comment résumez-vous votre collaboration avec Jean-Louis Foulquier ?

D.M. : Pendant près de 15 ans, j’étais le bras droit de Jean-Louis. Nous nous connaissions avant le festival et avons eu ensemble l’idée de le concevoir. Au départ, l’équipe se composait de 5 personnes et j’étais pour ma part, j’étais en charge de l’organisation , de la production et du financement.

 

F.R. : Comment le festival a-t-il évolué ?

D.M. : Le festival a eu un vif succès dès ses débuts, alors qu’en 1984, lors de la première édition, la chanson française ne se portait pas si bien que cela. Jean-Louis voulait prouver le contraire en mettant sur scène de jeunes artistes talentueux. On avait aussi comme objectif de donner des lettres de noblesse à la chanson française en lui attribuant un lieu remarquable. Je pense qu’on peut dire que le pari est réussi !

L’augmentation du nombre de scènes, l’élaboration de nouveaux projets, comme le Chantier des Francos en1997, ont donné un réel rayonnement aux Francofolies. Même à l’étranger puisqu’on a vu des éditions au Québec, en Belgique, en Bulgarie, en Allemagne et que Gérard Pont a même exporté le festival à New-York !

 

F.R. : Quel est votre souvenir le plus fort depuis ces 30 ans ?

D.M. : Il y en a beaucoup ! Emotionnellement, c’est une expérience très forte, mais le souvenir qui me vient à l’esprit est celui de la veille de l’ouverture des premières Francos. Nous étions autour d’une table de restaurant, avec l’équipe de base et nous nous demandions si le public serait réellement au rendez-vous. Le patron du restaurant nous a alors prévenu qu’à 23h, le dernier train en provenance de Paris arrivaient, rempli de festivaliers. Nous sommes alors allés vers la gare pour voir ces centaines de jeunes descendre du train.

Je garde aussi d’autres souvenirs assez émouvants, comme la fête à Léo Ferré, avec un orchestre, la fête à Véronique Sanson ou même le bicentenaire où 1789 jeunes sont venus auprès de Bernard Lavilliers pour chanter Noir et Blanc.

 

F.R. : Que pensez-vous de l’arrivée importante de la langue anglaise ? Pensez-vous que cela peut porter préjudice au festival ?

D.M. : Je n’ai pas réellement d’avis à porter sur cette question. Nous avons créé le festival pour rendre hommage à la francophonie et unir les pays qui ont en commun l’usage du français. Il est vrai que nous voulons garder un usage noble du français sans pour autant être fermé aux autres langues. Les Francofolies sont aujourd’hui l’un des derniers bastions de l’usage de notre langue dans la chanson, c’est important.

 

F.R. : A l’occasion des 30 ans des Francofolies, nous essayons de recenser les meilleurs moments du festival, vous avez évoqué le bicentenaire, pouvez-vous aussi nous parler de l’Equipée musicale ?

D.M : Ce projet s’est fait grâce au patron d’une entreprise d’équipement sportif. Venant lui-même d’un milieu populaire, il a tout de suite adhéré au fait de permettre à 300 jeunes issus de quartiers difficiles de venir voir le festival. Les jeunes devaient notamment élaborer un projet sur le thème de la musique, le journalisme, les médias… Nous nous chargions de toute l’organisation, de leur hébergement à leur venue au festival. Il y avait une dimension sociale et très humaine dans ce projet que nous avons poursuivi pendant quelques années. Mais ce genre d’événement n’est qu’une infime partie de tout ce qu’on a pu vivre au cours de ces 30 ans aux Francofolies.

 

Interview : Yacine

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Le Chantier des Francos : accompagner sur le long terme (1/3) http://francosreporters.larochelle.fr/chantiers_francos/ http://francosreporters.larochelle.fr/chantiers_francos/#comments Tue, 24 Jun 2014 11:04:40 +0000 http://francosreporters.larochelle.fr/?p=3140 Nathalie Dufrêne © MargotLe maître mot du Chantier des Francos, c’est l’accompagnement. L’artiste se nourrit du Chantier, et inversement, dans une perspective évolutive de création artistique et musicale. Le Chantier, c’est l’épaule d’un ami sur laquelle l’artiste peut s’appuyer, c’est la main tendue pour aller vers la création de qualité. Pour mieux comprendre sa dynamique, les Francos Reporters sont allés à la rencontre de Nathalie Dufrêne, l’une des personnes qui fait vivre la structure tout au long de l’année. L’échange fut tellement fructueux que nous vous le proposons en trois épisodes :

Episode 1 : l’esprit du Chantier.

« Dans le cinéma, dans le théâtre, il y a des metteurs en scène pour diriger les acteurs, les faire avancer, pour faire que le film soit réussi, et on n’a pas ça dans les musiques actuelles. », Jean-Louis Foulquier.

C’est par hasard que Nathalie est devenue chargée de production au Chantier. Le hasard d’une rencontre, avec le regretté Jean-Louis Foulquier, ce dernier étant à l’origine du projet. Jean-Louis Foulquier a en effet initié l’idée du Chantier, créant ainsi avec son comparse Philippe Albaret (maintenant directeur du Studio des Variétés à Paris) un dispositif novateur visant à accompagner les artistes en « phase de démarrage » dans leur démarche créatrice. Le concept est une « formation libre », qui n’entrave pas la subjectivité de l’entreprise artistique. Le Chantier propose du travail scénique et vocal, ainsi que du coaching personnel. Il s’agit d’accompagner sans dénaturer l’atmosphère musicale de l’artiste, son univers.

« Tout est mis à leur disposition, cela reste au bon vouloir des artistes. On ne touche pas à leur projet, absolument rien n’est imposé. »

Le Chantier garde bien à l’esprit le caractère subjectif de la musique. Qu’est-ce que de la « bonne musique » ? Au même titre que les goûts en matière d’esthétique, qui se discutent. Quand une œuvre aussi bien musicale que plastique peut être appréhendée différemment selon les penchants du spectateur. Ainsi, les critères de sélection des artistes du Chantier sont relativement ouverts, « tout le monde peut postuler », comme le souligne Nathalie.

Texte : Lena et Louis

Photo : Margot

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Philippe Prohom http://francosreporters.larochelle.fr/philippe-prohom/ http://francosreporters.larochelle.fr/philippe-prohom/#comments Mon, 22 Apr 2013 17:33:43 +0000 http://francosreporters.larochelle.fr/?p=562 Intervenir sur le chantier, sa plus grande fierté

Il est 18h15, au Chantier des Francos, nous retrouvons l’intervenant scénique : Philippe Prohom. C’est assis en tailleur sur le front de mer qu’il nous livre sa vision de son dernier album ainsi que son ressenti sur le travail avec les artistes du Chantier des Francos.

Philippe Prohom © Julien

Francos Reporters : Vous avez sorti un album début 2013 « Un monde à soi », vous en avez déjà trois derrière vous, comment vous définiriez celui-ci par rapport aux précédents ?

Philippe Prohom : Il est semblable aux précédents, mais j’emploierais plus le terme chanson éléctro-rock que chanson rock-éléctro. Il y a plus d’éléctro que de rock dans cet album là. Mais pour moi c’est un album de chanson avant tout.

Francos Reporters : Sur votre dernier album, vous avez travaillé avec Carmen Maria Vega sur la chanson « Au coin des rues » ? Comment s’est passée cette collaboration ?

Philippe Prohom : C’est d’abord une histoire amicale, puisque c’est une connaissance personnelle, nous sommes tous les deux Lyonnais. Je savais que cette chanson était un peu à part par rapport à son répertoire et je connaissais cette voix qui tend vers l’émotion qu’on connait peu puisqu’elle est souvent dans le côté rock’n’roll. Comme je voulais un duo sur ce titre, je me suis tourné vers elle avec l’appréhension que ce soit trop dans le style variété, mais finalement elle a aimé la chanson, tout s’est passé naturellement, on a même retravaillé le texte ensemble. Je trouve qu’elle a fait un super travail sur la chanson.

Francos Reporters : Dans une interview qu’on a lu de vous, nous avons remarqué votre franc parlé, vous a-t-il joué des tours ?

Philippe Prohom : Si c’est mal interprété, en général c’est par une extrême minorité. Je ne suis pas là pour plaire à tout le monde. Je dis ce que j’ai envie de dire, et peu importe si c’est mal pris. Je ne suis pas là pour heurter, ni blesser. Lorsque quelqu’un vient me voir et me dit qu’il se sent blessé par ma chanson, on en discute, j’essaie de comprendre pourquoi et généralement ça finit bien.

Francos Reporters : Vous avez acquis une grande expérience de la scène, pourquoi et à quel moment est-on capable de devenir coach scénique ?

Philippe Prohom : Quand on vous le demande ! J’ai fait le Chantier des Francos en tant qu’artiste. Un jour, j’ai reçu un appel de Philippe Albaret, créateur du Chantier avec Jean-Louis Foulquier, qui m’a demandé de le remplacer. Je me suis alors posé la question : « Mais pourquoi moi ? Qu’est ce que j’ai de plus ?». Ils ont remarqué que je fréquentais les festivals comme le Printemps de Bourges, et surtout la catégories des découvertes ! À l’époque je faisais entre 100 et 120 concerts par an, donc j’avais tout de même une aura scénique et les gens me connaissaient en tant qu’homme de scène. J’adorais faire des retours et échanger avec les artistes sur leurs prestations. Lors de ma collaboration avec Philippe Albaret, lui en tant que coach et moi en tant qu’artiste, on parlait le même langage. Du coup, lorsqu’il m’a demandé de le remplacer, ça a été la plus grande fierté de ma vie. Je l’ai suivi pendant deux ans sur ses résidences, j’ai pris des notes assis au fond de la salle, et j’ai très vite vu que j’avais les mêmes retours et que mes idées rejoignaient les siennes lorsqu’il guidait les artistes. On avait la même vision des choses. Ce que j’ai surtout appris pendant deux ans, c’est comment transmettre aux groupes, parce qu’on marche sur des œufs lorsqu’on travaille avec des artistes. C’est faire beaucoup de psychologie pour qu’ils aient toujours l’impression que ça vient d’eux. J’ai vite trouvé ma place au sein du chantier, et je suis ravi d’intervenir aujourd’hui.

Francos Reporters : Vous travaillez avec les artistes du chantier depuis 2006, vous intervenez ailleurs ?

Philippe Prohom : J’interviens aussi pour les découvertes du Printemps de Bourges Rhône Alpes, dans le centre de formation Coda en Suisse, en école de musique, et à la demande des groupes.
Je travaille aussi sur les rencontres d’Astaffort, sorte de laboratoire musical crée par Francis Cabrel dans son village.

Francos Reporters : Ça fait 7 ans que vous travaillez au Chantier des Francos, avez-vous un artiste qui vous a marqué plus qu’un autre, ou une anecdote à nous raconter ?

Philippe Prohom : Cascadeur. Ce qui était étonnant, c’est que le lundi de la première session panoramique, où l’on aborde un peu tous les aspects scéniques, il a commencé à jouer leurs titres, et j’ai été scotché contre le mur. Je me suis demandé ce que j’avais à lui apprendre. Finalement je l’ai aidé dans son spectacle, j’ai structuré les répétitions et je lui ai apporté une méthode de travail. J’ai aussi donné quelques avis pour les temps entre les chansons. C’est vraiment quelqu’un qui m’a marqué au Chantier.

Francos Reporters : Votre coup de cœur du chantier des Francos 2013 ?

Philippe Prohom : J’ai une petite tendresse pour Hippocampe Fou. C’est le truc qui est le plus proche de mes goûts personnels. J’aime bien Éléphant aussi. De toute façon, quand tu bosses avec des groupes, tu apprends à les aimer.

Francos Reporters : Si vous étiez une salle de concert ?

Philippe Prohom : Je crois que je serais une scène extérieure, là où il n’y en pas d’habitude. Ce que j’aime, c’est amener la culture là où il n’y en a pas.

Francos Reporters : Décrire le chantier en une phrase ?

Philippe Prohom : « Accélérateur de talent », c’est une bonne formule, une très belle définition.
Si les gens ne s’entendent pas au sein du groupe, ils se quittent à la fin de la semaine…
C’est comme si l’on avait fait une carrière. Faire deux fois le Chantier, c’est comme faire deux ans de scène. C’est un condensé d’expérience, de ce qu’il peut potentiellement se passer. C’est tellement intense que ça prend la place de toute une expérience scénique.

Francos Reporters : Comment ce processus de coaching a été créé ?

Philippe Prohom : Cela existe depuis longtemps dans les pays Anglo Saxons. Je préfère employer le mot « intervenant scénique » ou « public professionnel ». Avoir un regard extérieur et professionnel sur ce que tu fais, ça ne peut être que bon. On se rend compte que c’est une chance pour un groupe d’être guidé par quelqu’un de bienveillant et de professionnel.

Francos Reporters : Vous le conseilleriez à tous les groupes ?

Philippe Prohom : Oui je le conseille à tout le monde. D’ailleurs, je rentre en répétitions à la fin du mois et en résidence l’année prochaine, je vais me faire accompagner par quelqu’un. Ainsi les choses s’améliorent plus vite. Tous les groupes devraient le faire.

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Cécile & Hélène
Photo : Julien

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