Le Noiseur © Cynthia

Nous choisissons un cadre informel pour notre rencontre avec Le Noiseur, à l’arrière de la grande scène de Saint Jean d’Acre, sur la terrasse du Patio. Le soleil, le bruit des vagues, et le réglage des balances rendent l’atmosphère agréable.

Autant d’éléments, qui participent à instaurer un climat apaisant pour un Le Noiseur à la personnalité empreinte de timidité et d’humilité. Il tire de longues bouffées sur sa cigarette, il est ailleurs c’est évident, alors on tente de le ramener dans l’instant.

Nous commençons par lui faire se remémorer son premier concert à La Cigale, à Paris en Juin dernier. « C’est une salle que j’aime bien à Paris, et c’était vraiment bien !». C’est un artiste souvent assimilé à des chanteurs tels que Serge Gainsbourg, Miossec et surtout Benjamin Biolay.

Imprégné de rap
Il se dit flatté, tout en revendiquant sa singularité à travers ses textes, et son amour pour le rap dont est imprégnée son interprétation. Justement, « La Fièvre » d’NTM est pour lui un des emblèmes de sa génération. Toujours sur le même style musical, il nous parle de Doc Gynéco et d’Mc Solaar. « J’aime beaucoup son style assez posé, c’était original pour l’époque ». Après la musique, nous parlons de cinéma et des films d’amour qui se terminent mal, un peu comme dans ses chansons. « La Vie d’Adèle est un film magnifique, notamment la scène de rupture assez déchirante. »

On le ressent, Le Noiseur ne nous ment pas dans ses chansons. Il est sincère, et c’est tout son être qu’il met dans ses textes.

Clémentine et Gaëlle
Photo: Justine

 
Un court silence, cassé ensuite par une mélodie douce et deux voix enregistrées qui parlent.
Puis un troisième timbre s’élève, travaillé sur un style mi-murmuré, mi-chanté, qui amplifie le côté brut et romantique des paroles. Le Noiseur se présente ainsi sur scène, accompagné de ses deux compagnons de route, au clavier et à la guitare. Les contrastes lumières-ombres crées pour l’occasion accentuent les profils des trois musiciens.
« Copier-coller de Serge Gainsbourg »
Le public ne s’y trompe pas. Le Noiseur est tantôt « un séducteur à la voix charmante », tantôt « un copier-coller de Serge Gainsbourg ». Entre les chansons, il s’arrête et parle. Il s’assoit, et essaie d’amener le public à mieux ressentir ses textes et, surtout, à établir un lien de familiarité avec lui. Sa présence scénique est très théâtrale, peut-être même un peu trop parfois…
L’énergie et l’univers de Blind Digital Citizen
Le temps d’un bol d’air frais puis de la projection de clips coup de coeur (un du Noiseur , l’autre de Christine and The Queens), et Blind Digital Citizen s’installe. Le groupe parisien démarre avec un long morceau, au remarquable crescendo. Il impose son énergie et son style musical crée une sorte d’atmosphère psychédélique, mais bien vivante. François, le chanteur, cherche souvent le regard des spectateurs, et surprend ! En intro d’une chanson, pourvu d’un morceau de métal, il bat le soutien du clavier  !
Multiplier les sons, Blind Digital Citizen aime cela ! Les cinq compères changent souvent d’instruments, ce qui permet au public de découvrir chaque membre sous plusieurs angles. Le côté souvent sombre de la scène nous fait concentrer davantage sur la musique et rajoute du mystère à des mélodies très rythmées et à des textes où les jeux de mots et l’humour sont au rendez-vous. Le public a mordu !

Gaëlle
Photo : Alice