Francos Reporters » Cascadeur http://francosreporters.larochelle.fr Fri, 08 Sep 2017 15:41:24 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.9.2 Philippe Prohom http://francosreporters.larochelle.fr/philippe-prohom/ http://francosreporters.larochelle.fr/philippe-prohom/#comments Mon, 22 Apr 2013 17:33:43 +0000 http://francosreporters.larochelle.fr/?p=562 Intervenir sur le chantier, sa plus grande fierté

Il est 18h15, au Chantier des Francos, nous retrouvons l’intervenant scénique : Philippe Prohom. C’est assis en tailleur sur le front de mer qu’il nous livre sa vision de son dernier album ainsi que son ressenti sur le travail avec les artistes du Chantier des Francos.

Philippe Prohom © Julien

Francos Reporters : Vous avez sorti un album début 2013 « Un monde à soi », vous en avez déjà trois derrière vous, comment vous définiriez celui-ci par rapport aux précédents ?

Philippe Prohom : Il est semblable aux précédents, mais j’emploierais plus le terme chanson éléctro-rock que chanson rock-éléctro. Il y a plus d’éléctro que de rock dans cet album là. Mais pour moi c’est un album de chanson avant tout.

Francos Reporters : Sur votre dernier album, vous avez travaillé avec Carmen Maria Vega sur la chanson « Au coin des rues » ? Comment s’est passée cette collaboration ?

Philippe Prohom : C’est d’abord une histoire amicale, puisque c’est une connaissance personnelle, nous sommes tous les deux Lyonnais. Je savais que cette chanson était un peu à part par rapport à son répertoire et je connaissais cette voix qui tend vers l’émotion qu’on connait peu puisqu’elle est souvent dans le côté rock’n’roll. Comme je voulais un duo sur ce titre, je me suis tourné vers elle avec l’appréhension que ce soit trop dans le style variété, mais finalement elle a aimé la chanson, tout s’est passé naturellement, on a même retravaillé le texte ensemble. Je trouve qu’elle a fait un super travail sur la chanson.

Francos Reporters : Dans une interview qu’on a lu de vous, nous avons remarqué votre franc parlé, vous a-t-il joué des tours ?

Philippe Prohom : Si c’est mal interprété, en général c’est par une extrême minorité. Je ne suis pas là pour plaire à tout le monde. Je dis ce que j’ai envie de dire, et peu importe si c’est mal pris. Je ne suis pas là pour heurter, ni blesser. Lorsque quelqu’un vient me voir et me dit qu’il se sent blessé par ma chanson, on en discute, j’essaie de comprendre pourquoi et généralement ça finit bien.

Francos Reporters : Vous avez acquis une grande expérience de la scène, pourquoi et à quel moment est-on capable de devenir coach scénique ?

Philippe Prohom : Quand on vous le demande ! J’ai fait le Chantier des Francos en tant qu’artiste. Un jour, j’ai reçu un appel de Philippe Albaret, créateur du Chantier avec Jean-Louis Foulquier, qui m’a demandé de le remplacer. Je me suis alors posé la question : « Mais pourquoi moi ? Qu’est ce que j’ai de plus ?». Ils ont remarqué que je fréquentais les festivals comme le Printemps de Bourges, et surtout la catégories des découvertes ! À l’époque je faisais entre 100 et 120 concerts par an, donc j’avais tout de même une aura scénique et les gens me connaissaient en tant qu’homme de scène. J’adorais faire des retours et échanger avec les artistes sur leurs prestations. Lors de ma collaboration avec Philippe Albaret, lui en tant que coach et moi en tant qu’artiste, on parlait le même langage. Du coup, lorsqu’il m’a demandé de le remplacer, ça a été la plus grande fierté de ma vie. Je l’ai suivi pendant deux ans sur ses résidences, j’ai pris des notes assis au fond de la salle, et j’ai très vite vu que j’avais les mêmes retours et que mes idées rejoignaient les siennes lorsqu’il guidait les artistes. On avait la même vision des choses. Ce que j’ai surtout appris pendant deux ans, c’est comment transmettre aux groupes, parce qu’on marche sur des œufs lorsqu’on travaille avec des artistes. C’est faire beaucoup de psychologie pour qu’ils aient toujours l’impression que ça vient d’eux. J’ai vite trouvé ma place au sein du chantier, et je suis ravi d’intervenir aujourd’hui.

Francos Reporters : Vous travaillez avec les artistes du chantier depuis 2006, vous intervenez ailleurs ?

Philippe Prohom : J’interviens aussi pour les découvertes du Printemps de Bourges Rhône Alpes, dans le centre de formation Coda en Suisse, en école de musique, et à la demande des groupes.
Je travaille aussi sur les rencontres d’Astaffort, sorte de laboratoire musical crée par Francis Cabrel dans son village.

Francos Reporters : Ça fait 7 ans que vous travaillez au Chantier des Francos, avez-vous un artiste qui vous a marqué plus qu’un autre, ou une anecdote à nous raconter ?

Philippe Prohom : Cascadeur. Ce qui était étonnant, c’est que le lundi de la première session panoramique, où l’on aborde un peu tous les aspects scéniques, il a commencé à jouer leurs titres, et j’ai été scotché contre le mur. Je me suis demandé ce que j’avais à lui apprendre. Finalement je l’ai aidé dans son spectacle, j’ai structuré les répétitions et je lui ai apporté une méthode de travail. J’ai aussi donné quelques avis pour les temps entre les chansons. C’est vraiment quelqu’un qui m’a marqué au Chantier.

Francos Reporters : Votre coup de cœur du chantier des Francos 2013 ?

Philippe Prohom : J’ai une petite tendresse pour Hippocampe Fou. C’est le truc qui est le plus proche de mes goûts personnels. J’aime bien Éléphant aussi. De toute façon, quand tu bosses avec des groupes, tu apprends à les aimer.

Francos Reporters : Si vous étiez une salle de concert ?

Philippe Prohom : Je crois que je serais une scène extérieure, là où il n’y en pas d’habitude. Ce que j’aime, c’est amener la culture là où il n’y en a pas.

Francos Reporters : Décrire le chantier en une phrase ?

Philippe Prohom : « Accélérateur de talent », c’est une bonne formule, une très belle définition.
Si les gens ne s’entendent pas au sein du groupe, ils se quittent à la fin de la semaine…
C’est comme si l’on avait fait une carrière. Faire deux fois le Chantier, c’est comme faire deux ans de scène. C’est un condensé d’expérience, de ce qu’il peut potentiellement se passer. C’est tellement intense que ça prend la place de toute une expérience scénique.

Francos Reporters : Comment ce processus de coaching a été créé ?

Philippe Prohom : Cela existe depuis longtemps dans les pays Anglo Saxons. Je préfère employer le mot « intervenant scénique » ou « public professionnel ». Avoir un regard extérieur et professionnel sur ce que tu fais, ça ne peut être que bon. On se rend compte que c’est une chance pour un groupe d’être guidé par quelqu’un de bienveillant et de professionnel.

Francos Reporters : Vous le conseilleriez à tous les groupes ?

Philippe Prohom : Oui je le conseille à tout le monde. D’ailleurs, je rentre en répétitions à la fin du mois et en résidence l’année prochaine, je vais me faire accompagner par quelqu’un. Ainsi les choses s’améliorent plus vite. Tous les groupes devraient le faire.

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Cécile & Hélène
Photo : Julien

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Cascadeur http://francosreporters.larochelle.fr/cascadeur/ http://francosreporters.larochelle.fr/cascadeur/#comments Mon, 22 Apr 2013 17:22:34 +0000 http://francosreporters.larochelle.fr/?p=550 Cascadeur tombe le masque !

Cascadeur vient à nous en tant qu’Alexandre, son vrai prénom. D’artiste du Chantier des Francos en 2011, une belle expérience pour lui, il est devenu pour l’occasion intervenant. Son rôle : apporter son regard aux artistes de l’édition 2013.

Cascadeur © Thomas

Francos-Reporters : Pourquoi ce masque ?

Cascadeur :  Dans mon parcours, j’ai cette particularité d’avoir toujours masqué mes projets. Je refusais la scène, alors que j’en faisais avec mes amis dans d’autres projets. En fait, la musique ne m’a jamais attiré pour passer à la télé. C’est pas du tout du mépris mais à la télé je trouve qu’il faut tout dire vite. Comment développer des idées si tu dois sans arrêt faire du « fast-food »? En musique c’est aussi ce qui m’effrayait un peu, et je me suis demandé s’il fallait que j’abandonne parce que je ne voulais pas passer par les systèmes de diffusion.


Francos-Reporters : Comment définiriez-vous votre expérience au Chantier des Francos?

Cascadeur : Enrichissante, et c’est pour moi émouvant de revenir. En 2011, ça a été un peu l’amorce d’une évolution dans mon parcours. Il y a eu une une sorte d’accélération dans mon aventure personnelle à partir du moment où je suis arrivé ici.

Francos-Reporters : Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux artistes du Chantier?

Cascadeur : C’est délicat, chaque parcours est tellement particulier. Je n’ai pas fait  17 000 albums ! Je suis aussi un peu débutant quelque part. Ce que je leur dirai c’est d’essayer de garder leur ligne artistique. Je pense que ce que l’on fait part souvent de l’enfance. Donc je crois que si on fait de la musique, c’est déjà par fidélité à une passion, à quelque chose qui nous anime. Si je me fie à mon expérience, j’aurais tendance à dire : « Attention si vous voulez faire de la musique, faites-en avant d’être musicien professionnel ! » (rires).

Francos-Reporters : Trouvez-vous plus naturel de vous exprimer en anglais?

Cascadeur : Dans mon parcours, il y a eu plusieurs projets. Cascadeur, c’était un point d’arrivée. J’ai fait pas mal de projets en français, en anglais, mais c’est vrai que j’ai plus d’affinité avec la culture anglo-saxonne dans mes goûts musicaux.

Francos-Reporters : Dans quel état d’esprit souhaiteriez-vous que le public se trouve après avoir écouté votre musique?

Cascadeur : J’ai plus un répertoire lié aux larmes mais j’aime rire. Cascadeur c’est pour moi être à la limite entre ces deux sentiments. Rester uniquement dans les larmes aurait été intenable, parce qu’en tournée, on est dans la répétition. C’est comme demander à un joueur de tennis de faire sans arrêt des amortis. Moi je préfère varier mon jeu. Donc dans ma petite panoplie, il y a aussi le rire qui intervient.

Francos-Reporters : Quels projets musicaux ou autres avez-vous actuellement en tête?

Cascadeur : Sortir d’une forme de solitude. Pour moi la musique est un dialogue. J’ai été un tennisman qui a fait du mur pendant plusieurs années. Quand j’y pense maintenant, je ne sais pas si je le referai. Au bout d’un moment, tu as envie de varier, de faire du double mixte.

Francos-Reporters : Si vous étiez une de vos chansons laquelle seriez-vous et pourquoi?

Cascadeur : Je serai une chanson pas encore écrite, comme ça, ça me laisse le loisir de l’écrire. Cela dit, j’étais assez content que« Walker » soit choisi comme extrait du premier album parce que ce n’est pas le morceau le plus évident. C’est un morceau quand même assez chargé et ça m’a fait plaisir de me dire « Tiens il y a comme une réunion autour d’un morceau qui n’est pas facile ». Il a été important pour moi dans ce sens là. Ce morceau là me touche quand je le joue, il me rappelle des circonstances qui ont fait que j’ai pu l’écrire. Cette chanson parle d’un accident de la vie qui fait que l’on n’est à l’abri de rien. On peut tous devenir serial killer. C’était un peu ma vie finalement.

Quelques questions en forme de portrait chinois :

Francos-Reporters : Si vous étiez un type d’art?

Cascadeur : Le vitrail. Je trouve ça fascinant ce jeu avec la lumière, la transparence. Ça traverse le temps, il y a une part de mystère, et en même temps c’est un mystère qui nous éclaire. Ou l’art de la feinte, l’art du dribble. C’est ce que j’aime bien dans le sport : inventer des figures.

Francos-Reporters : Si vous étiez une figurine, seriez-vous toujours votre figurine de motard?

Cascadeur : C’est vrai qu’elle est touchante, mais il y a plein d’espaces qui me plaisent. La figurine effectivement est sur une moto, mais ce qui me plaisait c’était le tremplin ancré au sol et qui te permet d’aller en l’air, de visiter les éléments.

Francos-Reporters : Si vous étiez un super-héros?

Cascadeur : François Hollande (rires)! La normalité c’est un drôle de concept mais je me méfie beaucoup de l’héroïsme avec les figures que l’on nous surprésente. Il y a plein de gens qui font des trucs incroyables dont on ne parle jamais, c’est ça qui est touchant. Je me méfie beaucoup des super-héros, c’est pour ça que j’ai voulu créer une sorte de super-héros de pacotille.

Francos-Reporters : Quel serait votre devise?

Cascadeur : Deviens toi-même ! Car on ne nous laisse pas forcément le temps d’aimer d’autres choses que ce que l’on nous propose. Je vous souhaite d’aller vers ce qui vous anime vraiment !

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Karolyn & Laetitia
Photo : Thomas 

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