Malo’ : « La meilleure conversation avec son instrument, c’est d’être seul avec lui »

SONY DSCÀ quelques heures de son entrée en scène au Village Francofou, Malo’ nous parle de lui. Dans une discussion qui nous mène de l’Australie au paradis, de l’anglais au français, et de Gainsbourg à Coldplay, découvrons un jeune artiste très poétique, lancé par SFR Jeunes Talents.

Francos Reporters : Pensez-vous passer par le Chantier des Francos par la suite ?

Malo’ : Ce serait un de mes plus grands souhaits. Je respecte énormément le travail des Francofolies, au niveau de l’esprit, de la musique. Le Chantier, c’est vraiment l’idéal pour un artiste en développement.

Francos Reporters : À quel type de paysage pensez-vous lorsque vous interprétez vos chansons ?

Malo’ : J’ai un petit coin en Australie, Palm Beach, où j’écris beaucoup. C’est là aussi où j’aime aller avec mes amis, faire un feu de camp et de la musique. Les paysages y sont superbes.

Francos Reporters : Pourquoi chanter en anglais ?

Malo’ : J’ai dû faire mon premier album en anglais, du fait que j’étais dans un univers anglophone. Pour me faire comprendre, notamment mes émotions, il fallait que je passe par la langue anglaise. J’ai tout de même gardé mes racines avec le français, ce que j’ai considéré important.

Francos Reporters : Qu’est-ce qui vous inspire chez Gainsbourg ?

Malo’ : Il y a sa provocation, et des textes si subtils qu’au final peu de personnes peuvent réellement les comprendre, les creuser. Ce qui est génial, c’est qu’il était aussi très timide, et il arrivait malgré tout à faire passer des messages à travers la langue française. C’est d’ailleurs pour ça que je n’abandonnerai jamais cette langue. Elle est bien trop riche.

Francos Reporters : Êtes-vous satisfait des retours sur votre album ?

Malo’ : Totalement, c’est génial. C’est un énorme plaisir, car cet album je l’ai vraiment fait tout seul. C’est quelque chose de très personnel. Quand aujourd’hui les gens me disent qu’en l’écoutant ils ressentent des choses, que cela les emmène vers une sorte de petit paradis, cela me touche énormément.

Francos Reporters : Quels sont vos projets ?

Malo’ : Je viens de terminer l’enregistrement d’un deuxième album qui sera beaucoup plus français, car réservé à un public francophone. J’aurai aussi un autre album qui sortira, et qui sera plus anglophone. J’ai énormément de choses qui arrivent, le tout pour début 2014.

Francos Reporters : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez Lauréat aux Francofolies 2013 ?

Malo’ : J’étais aux anges. Les Francofolies, c’est un des plus grands festivals de France, et comme chaque artiste – je pense – j’ai toujours rêvé d’y aller. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai sauté au plafond. Littéralement.

Francos Reporters : Votre père a joué un rôle important dans votre carrière musicale ?

Malo’ : Il a été l’élément déclencheur. C’est lui qui m’a apporté une culture musicale, le vécu dans ce milieu, avec ses groupes. J’ai participé à beaucoup de festivals, à l’arrière des scènes… C’était très grunge. Je pense qu’à 7 ans, traîner dans les bars enfumés avec les groupes de son père, c’est pas commun. Ça m’a énormément construit. Concernant le travail avec mon instrument, j’ai tout fait tout seul. Être seul avec son instrument, c’est la meilleure conversation qu’on puisse avoir avec lui.

Francos Reporters : Que pense votre père de votre parcours musical ?

Malo’ : Il est super heureux. Il a toujours souhaité que je prenne le relais, que je pousse davantage sa passion de la musique. Il ne sera pas là ce soir, mais il est très fier.

Francos Reporters : Pensez-vous jouer un jour sur scène avec lui ?

Malo’ : J’en rêve, je suis sûr que ça arrivera.

Francos Reporters : Quelles difficultés avez-vous rencontrées durant votre carrière musicale ?

Malo’ : C’est difficile de s’imposer avec un public parisien. Par exemple, j’aime beaucoup raconter l’univers de mes chansons. Et certaines scènes n’apprécient pas trop. En fait, la difficulté a été de passer d’un public australien très ouvert et adorable à un public parisien un peu plus fermé, plus pointilleux. Mais c’est avec ces critiques qu’on avance.

Francos Reporters : Sur quelle scène rêvez-vous de jouer un jour ?

Malo’ : L’Olympia sans doute. En festival, il y aurait les Vieilles Charrues. Il y aussi des festivals fantastiques en Australie. D’ailleurs, c’est surtout dans ce genre d’événement que je voudrais me produire aujourd’hui.

Francos Reporters : Une musique que vous auriez voulu composer ?

Malo’ : Sparks, de Coldplay. Je suis très touché quand je l’écoute. Mais il y en a tellement ! Et peut-être une musique de Gainsbourg…

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Marie G. & Matthias Garnier
Photo : Emma