On s’agite devant la salle du Chantier des Francos. Vite, on écrase les cigarettes, on se presse, on s’entasse, ça commence.

Lior Shoov, la baroudeuse à la voix profonde et cassée, presque fragile, s’extrait du public au son d’une mélodie d’ailleurs. La chanteuse s’entoure d’une dizaine d’instruments aux noms et aux tonalités inconnus et jongle de l’un à l’autre en adoptant des positions presque acrobatiques. Magicienne, elle transforme le bruissement d’un sac plastique en accords harmonieux. Dans la salle, les rires se mêlent à sa voix, à ses bruits et à son rire, à elle. Lior Shoov c’est une saltimbanque qui s’est élevée de la rue à la scène pour notre plus grand plaisir.

La découverte Lior Shoov
En quelques chansons nous pénétrons son univers atypique, émouvant et drôle. Elle nous fait voyager, sautant sans cesse d’une langue à l’autre. Elle fait rire, et elle nous touche avec ses approximations grammaticales.
La chanteuse se présente en français et en chanson, attendrissant sans peine un public déjà conquis. Cette présentation originale est le fruit d’une collaboration avec Alexis HK qui l’a coaché pendant sa résidence au Chantier des Francos.
« Lior ça veut dire lumière en hébreu », pas étonnant donc qu’elle illumine la petite scène du Chantier. Sincère, émouvante, drôle… les adjectifs ne manquent pas pour qualifier la jeune chanteuse qui s’est fait plus d’un fan dans la salle. « Elle dégage une énergie incroyable ! ».

L’hommage d’Hildebrandt
Hildebrandt, une fois sur scène, ne peut que saluer le talent de Lior. Il nous faut quelques minutes pour nous familiariser au changement de style alors que les clochettes cristallines de la chanteuse sont troquées contre une guitare électrique puissante. Hildebrandt est un habitué du Chantier qui le soutient depuis le dernier millénaire. Il prend son temps Hildebrand, et on aime ça. L’auteur travaille ses textes sans pour autant négliger ses compositions aux tonalités très rock. Pour notre plus grand plaisir, il parvient à conserver le niveau d’excellence : la sauce prend et c’est un régal pour les oreilles.

Marine et Clémentine
Photos : Timothée