Embarquement immédiat avec Cali

CaliIl est 17h40, ce vendredi 12 Juillet et nous attendons Cali à coté du bus des Francofolies. C’est plein de décontraction qu’il répond avec curiosité et poésie aux questions des journalistes face à lui et aux Francos-Reporters.

Francos Reporters : Un mot pour définir vos concerts ?

Cali : J’aime beaucoup l’idée du « voyage », comme si j’emmenais le public sur un bateau, le faire échouer, en rattraper certains, les emmener ailleurs. Mais en ce qui concerne le concert de ce soir, ce sera « sprint », puisque je n’ai qu’une heure de scène.

Francos Reporters :  Quelle chanson avez-vous honte d’adorer ?

Cali : Oh mon Dieu ! (hésitation). Non, je n’ai honte de rien, surtout lorsque j’aime quelque chose. Mais je citerais peut-être Jaques Audiard : «Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».

Francos Reporters :  Un de vos plus grands souvenirs de scène ?

Cali : Les Vieilles Charrues. C’était lors de ma première tournée, je suis sorti de scène en pleurs, après avoir joué devant 60 000 personnes. Lorsque je me suis relevé, il y avait Patty Smith devant moi, elle a décroché un badge, me l’a offert et m’a pris dans ses bras. Un autre souvenir marquant serait la tournée avec « Les Aventuriers », composé par exemple de Bashung, Raphaël, Jean-Louis Aubert, Daniel Darc. J’écoutais toutes les anecdotes qu’ils racontaient dans le train, dans l’avion ou même dans le bus, comme un petit enfant. Dernièrement, lors d’un concert à Lille, j’ai voulu monté tout en haut du théâtre, ma main a lâché, j’ai fait une chute de 5 mètres, et les gens m’ont rattrapé en bas.

Francos Reporters : Votre meilleur souvenir sur le Chantier des Francos ?

Cali : Lorsque j’ai entendu la voix de mes musiciens pour la première fois. C’était lors du cours de chant avec Julia Pelaez. Elle a réussi à les attraper par le ventre et à les faire chanter. Lorsque, également, Jean-Louis Foulquier est venu nous voir en fin de Chantier et nous a dit « C’est bon, vous pouvez partir, vous êtes prêts ».

Francos Reporters : Un titre qui vous définit le mieux ?

Cali : L’album que je préfère et qui me correspond le plus est «  La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur ». La chanson dont je suis le plus fier est « Je n’attend que la revanche ». Mais « L’amour parfait » reste celle que je porte le plus dans mon cœur. C’était la chanson préférée de ma grand-mère. On l’a d’ailleurs joué à son enterrement.

Francos Reporters :  On parle souvent de votre engagement, vous aviez d’ailleurs déclaré « l’Art doit déranger ». Etes vous toujours d’accord ?

Cali :  Ce n’est pas une leçon mais plutôt un constat. Le vecteur de l’Art permet de crier et d’être entendu. Il est important de déranger et de donner des coups de coudes.

Francos Reporters :  Au vu de ce qu’il se passe dans le monde politique actuellement, préférez-vous vous mettre en retrait, ou insister ?

Cali : On dit souvent que je suis sanguin, et que je me met en colère. Mais 90% de mon répertoire sont des histoires d’amour. On disait de Léo Ferré qu’il était trop « démago », on a dit la même chose de moi, donc j’aime cette idée. Allez-y, dites moi que je suis « démago » !

Francos Reporters :  Le 24 Janvier dernier, vous avez été fait citoyen d’honneur dans votre ville natale Vernet-les-Bains, qu’avez-vous ressenti ?

Cali : C’était très fort, beaucoup d’émotions ! J’ai surtout des souvenirs d’enfance qui me sont revenus. Par exemple, dans la salle des fêtes, c’était le lieux de mes premières bêtises, de ma première fois… Tous mes anciens professeurs, mes amis d’enfance, du rugby étaient là. Nous nous sommes remémorés beaucoup de souvenirs.

Francos Reporters : Qu’est ce qui vous fait dresser l’oreille en ce moment ?

Cali : J’achète toujours des disques, c’est important pour moi. Je suis un vieux de la vieille. J’écoute beaucoup de Léo Ferré, Patty Smith, Bruce Springsteen. Dans la scène actuelle, j’aime Lise, Le Larron, Jack Bug, ou encore Bagère Octopus Orchestra.

Francos Reporters : Quelle est la dernière chose qui vous a fait plaisir ?

Cali : C’était il y a 10 minutes, j’ai reçu sur mon téléphone la photo de ma petite fille qui vient d’avoir 9 mois. Sinon j’ai fait un concert hier à Carcassonne, avec le Barock Orchestra. La dernière chanson était un hommage à Léo Ferré. Le public et moi nous avons tous levé les yeux au ciel. C’était un moment très intense. J’en ai encore des frissons. J’ai joué aussi au Déferlante d’Argelès il y a quelques jours, devant ma famille et mes amis. C’est aussi pour moi une façon de leur dire : « Regardez ce que l’on fait lorsque nous ne sommes pas à la maison ».

Logo_raffraîchit_PNGReportage : Claire & Cécile
Photo : Freya